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Lógos#01 - (Trolong 1854) Déclanchement de la guerre de Crimée

27 mars 1854 la France à un chef l’Empereur Louis-Napoléon Bonaparte, à la tête de l'état français depuis son élection à la présidence de la république en décembre 1848, et devenu Empereur des Français à la faveur d'un coup d'état en décembre 1852 pour le maintenir au pouvoir plus que l’autoriser la constitution.

C'est sous le nom de Napoléon III qu'il déclara conjointement avec le Royaume-Uni une déclaration de guerre envers la Russie, en s'alliant de ce fait avec la Turquie alors encore ottomane, et déjà lancée dans la bataille.

L’expansion russe de 1796 sous Catherine II, vu l'annexion d'un nouveau territoire s'étendant des rives baltes, au nord de l'actuel Kaliningrad et descendant jusqu'à Odessa. La Tsarine emporta donc la Lettonie et Lituanie, un quart de la Pologne, le reste de la Biélorussie et une très grande majorité de l'Ukraine actuelle. C'est justement dans cette dernière conquête qu'elle fût confrontée au peuple Tatars, au nombre de 300.000, de confession musulmane et établit dans la péninsule de Crimée.

Vus d'un mauvais œil par le conquérant de la région, car ils se livraient régulièrement à la capture et au commerce d'esclaves, allant s'approvisionner dans les steppes ukrainiennes. Ils furent donc soumis par le force via la confiscation de leurs terres, le travail forcé et les intimidations à répétition. Ce travail de sape eut pour résultat de baisser la population de ce peuple du tiers en seulement quatre ans.

Ces évènements donneront naissance à la guerre de Crimée.

Voici les paroles de Raymond-Théodore Troplong président du Sénat en ce jour du 9 mars 1854 engageant la France dans la guerre, et officialisé 10 jours plus tard.

La France, forte de trente-six millions d'habitants, et fière des splendeurs que lui ont values quarante ans de paix, laissant les provocations et les joies de la guerre aux nations qui n'ont que la surface de la civilisation et n'en ont pas les intérêts.

Songeons donc encore à la paix en nous préparant à la guerre.

La Russie, isolant l'intérêt moscovite de l'intérêt européen, n'a pas voulu comprendre que, de même que dans l'ordre privé il y a pour le plus sacré de tous les droits, pour la propriété, des restrictions et des services imposés par les nécessités du bon voisinage, de même, dans l'équilibre politique, une grande puissance, à cause même de sa grandeur qui s'étend à tout, doit se prêter à des limites équitables qui rassurent l'intérêt général contre l'expansion exubérante de sa force.

La guerre est due aux caprices d'une ambition superbe, celle de Nicolas Ier : La France se lève pour contenir le monarque enivré de sa puissance, qui veut régner sur le Danube et le Bosphore, pour menacer de là la civilisation de l'occident, le commerce des nations policées, et le catholicisme lui-même, insulté par les prétentions de son orthodoxie. Nous avons pour nous le droit et la justice, l'intérêt des nations et les traditions diplomatiques des plus grands politiques français, anglais et allemands, qui tant de fois ont forcé le Tsar à suspendre ou à modifier ses desseins.